Coopération interprofessionnelle entre Pédiatres et ostéopathes

Introduction

Dans de nombreux pays du monde, la reconnaissance institutionnelle de l’ostéopathie aboutit à sa meilleure intégration dans le parcours de soin. Des collaborations interprofessionnelles se sont ainsi développées ces dernières années. En France, l’ostéopathie pédiatrique représentait 12 % des motifs de consultation en 2012 [1] et 20 % en 2023 [2]. À l’étranger, la littérature apporte même des précisions sur la nature de ces motifs de consultation [3], [4], [5].
De manière générale, l’ostéopathie est parfois considérée comme une médecine non conventionnelle par le Parlement européen [6] ou encore comme une médecine traditionnelle par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) [7], mettant en avant la manualité dans la prise en charge. Si dans de nombreux pays cette profession est totalement intégrée au sein du système sanitaire ; en France, le cadre juridique permet plutôt de la considérer comme une profession « de la » santé. En effet, l’objectif de la prise en charge ostéopathique est « de maintenir ou d’améliorer l’état de santé » [8] en attachant à son champ de compétence la prise en charge des troubles fonctionnels [9]. Pour autant, l’ostéopathie est une profession qui à ce jour ne se situe pas dans la quatrième partie du Code de la santé publique parmi les professions « de » santé, entretenant souvent des difficultés de représentations dans l’esprit de beaucoup d’acteurs [10]. Notons que si plusieurs propositions de loi ont été formulées pour la faire figurer parmi les professions de santé, aucun consensus n’a pu être obtenu jusqu’à un récent rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) qui invite à engager des réflexions plus concrètes en ce sens [11].
D’un point de vue sociologique, les enquêtes indiquent qu’elle est pratiquée majoritairement par des ostéopathes exclusifs (63,49 %) dits non-professionnels de santé, mais aussi par des professionnels de santé (36,51 %) comme des masseurs-kinésithérapeutes (29,45 %), médecins (4,84 %), infirmiers-ères (1,13 %), sages-femmes/maïeuticiens (0,16 %) pour les plus fréquents [12].

Les ostéopathes exercent principalement en cabinet libéral et certains exercent également en maternité. Dans ce cadre, la collaboration entre les pédiatres et ostéopathes est facilitée puisque la proximité géographique leur permet d’échanger sur place notamment concernant les indications pour lesquelles l’ostéopathe pourrait être sollicité.
En exercice libéral, ce sont classiquement les parents qui conduisent les enfants en consultation sur leur propre initiative, ou parce qu’ils ont été adressés par les professionnels de santé de l’enfant (pédiatres, médecins généralistes, sages-femmes, auxiliaires de puériculture, infirmières puéricultrices…).
Contrairement à une idée reçue, les parents n’ont pas besoin d’ordonnance ni de certificat de non-contre-indication lorsque leur enfant est amené à consulter un ostéopathe, puisque qu’il est un praticien de premier recours. Le cadre juridique de leur exercice mentionne toutefois des restrictions d’actes les obligeant à recourir à un certificat médical de non-contre-indication pour effectuer des actes de manipulation sur le crâne, la face et le rachis du nourrisson de moins de six mois [9]. Or, l’acte de manipulation est entendu comme un geste avec une impulsion [13]. À ce jour, il n’existe aucun élément issu des données probantes permettant d’envisager des manipulations sur des enfants. Toutefois, un ostéopathe est susceptible d’effectuer des mobilisations définies comme un « mouvement passif parfois répétitif, de vitesse et d’amplitude variables » [8], qui consistent en des manœuvres adaptées aux enfants, conformément aux recommandations rédigées par la Société européenne de recherche en ostéopathie périnatale et pédiatrique (SEROPP) [14].

En somme, un ostéopathe peut recevoir un enfant en consultation dès la naissance sans obstacle juridique.
Ajoutons que tout ostéopathe peut recevoir des nourrissons en consultation, car la pédiatrie figure au sein du programme de leur formation initiale. Cependant, le contenu n’est pas autant développé en pédiatrie que pour l’adulte, et dans les faits la pratique sur les nourrissons reste très limitée. C’est la raison pour laquelle il semble plutôt logique qu’un ostéopathe ayant bénéficié d’une formation plus approfondie dans le domaine de la pédiatrie soit davantage en mesure de répondre aux exigences qui sont propres à cette tranche d’âge.
Il existe de nombreuses formations post-graduées en ostéopathie pédiatrique, bien qu’il n’existe pas à ce jour d’instance permettant de procéder à une certification ou des contrôles rigoureux sur leurs contenus. Il est donc conseillé aux médecins généralistes/pédiatres d’avoir une liste de plusieurs ostéopathes formés et habitués à la prise en charge des nourrissons dans leur secteur, afin de pouvoir adresser les parents vers des professionnels compétents et faciliter la communication si besoin. La Société européenne de recherche en ostéopathie périnatale et pédiatrique (SEROPP) propose un annuaire accessible sur son site, répertoriant des ostéopathes particulièrement formés en pédiatrie. Bien que cet annuaire ne soit pas exhaustif (certains ostéopathes formés en pédiatrie n’y figurent pas), il constitue une base fiable permettant de trouver des praticiens formés dans les différentes régions de France [15].


Les motifs de consultations

Le champ de compétence de l’ostéopathe se borne aux troubles fonctionnels, c’est-à-dire l’état de santé de l’enfant qui ne nécessite pas une prise en charge thérapeutique médicale préalable. Toutefois, la présence d’une pathologie est souvent accompagnée par des symptômes d’allure fonctionnelle. C’est la raison pour laquelle deux situations sont susceptibles de se manifester :
  • la première dans laquelle, après un avis médical préalable, il est possible à un ostéopathe d’intervenir sur un enfant

La démarche de l’ostéopathe

En pratique, les motifs de consultation d’un enfant chez l’ostéopathe sont nombreux (Tableau I) [3], [4], les plus fréquents étant : la plagiocéphalie, les asymétries posturales et torticolis, les troubles de la succion, les reflux et les coliques du nourrisson.
Quel que soit le motif, la démarche de l’ostéopathe est toujours similaire :
  • réaliser une anamnèse adaptée ;
  • consulter le carnet de santé de l’enfant ;
  • effectuer un examen clinique rigoureux à la recherche de symptômes et signes d’alerte

Le diagnostic d’opportunité et les signes d’alerte

Il est nécessaire que l’intervention ostéopathique ne soit pas de nature à retarder une prise en charge médicale qui aurait été plus judicieuse en premier recours. En effet, le fait que l’ostéopathe soit un praticien de premier recours l’oblige à un certain nombre de diligences. C’est la raison pour laquelle les ostéopathes sont formés à réaliser un « diagnostic d’opportunité » pour évaluer les symptômes et signes d’alerte [8] permettant d’adresser les enfants aux professionnels les plus

Les moyens de communication

Il semble important dans le suivi de l’enfant que le médecin soit informé du compte-rendu de la consultation ostéopathique. Pour cela, le moyen le plus approprié est le carnet de santé. Les ostéopathes peuvent consulter et même écrire dans le carnet de santé [20], pour permettre aux médecins et autres professionnels intervenant auprès de l’enfant d’avoir accès au compte-rendu de la consultation.
Si l’ostéopathe est face à une situation nécessitant de contacter le médecin de l’enfant directement,

Conclusion

Les médecins pédiatres ou généralistes sont au centre de la prise en charge en ce qui concerne la santé de l’enfant. Les parents les consultent fréquemment pour des motifs d’ordre fonctionnel. Ces troubles pourraient faire l’objet selon les cas d’une prise en charge partagée et notamment un adressage aux ostéopathes ayant reçu une formation spécifique. Les ostéopathes, quant à eux, doivent établir une communication avec les pédiatres lorsque cela est nécessaire et peuvent notamment utiliser le

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Références (20)




Article de Sophie Rouxel
Sophie Rouxel

Ostéopathe - espace mendi alde, 48 Av. du 8 Mai 1945, 64100 Bayonne

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